dimanche 1 février 2015

Débats, débats...


Et, finalement, la "puissance" qui a organisé le débat prend le pouvoir, en tirant les conclusions qu'elle veut, avec une sorte de malhonnête bonne conscience d'avoir permis aux "contre" de s'exprimer.  
La question est vaste, et elle mérite d'être... débattue ;-). Plus sérieusement, je veux ici m'adresser aux journalistes qui organisent des débats, en réclamant un peu d'honnêteté, sous peine que la crédibilité de la presse soit encore amoindrie.  
Imaginons un point  épineux (l'homéopathie, les organismes génétiquement modifiés, les résidus de pesticides, le bisphénol A, l'acrylamide...). On veut organiser un débat, et l'on sait qu'il y a des scientifiques qui croient qu'il y a un problème, et d'autres qui ne le croient pas. Mettre un contre un est indécent si 99 pour cent des scientifiques sont d'un avis, et 1 pour cent de l'autre ! Sur le plateau, devant le public, l'honnêteté la plus élémentaire voudrait qu'il y ait donc 99 scientifiques d'une sorte, et 1 seule de l'autre sorte. Non ?  
J'entends les mauvais arguments de ceux qui veulent se simplifier la vie, et rester avec un 1 contre 1 qui les arrange en termes d'intendance : on me dira que, parfois, une personne intelligente vaut mieux que 99 imbéciles, et cela est vrai, mais... parfois seulement (combien ?). On me dira que la prudence vaut sans doute que l'on entende le 1 isolé, et pourquoi pas, mais il y a souvent, dans ces affaires, à prendre en compte les deniers publics "raisonnablement" : imaginons que la question soit le fait qu'une météorite peut nous tomber sur la tête ; la probabilité est si faible qu'il serait idiot de réglementer la sortie des citoyens hors de chez eux.  
Surtout, il ne faut pas confondre connaissance des faits, et détermination politique fondées sur ces faits. C'est ainsi que nous nous effrayons de quelques décès (listériose, par exemple)... alors que nous supportons sans broncher les milliers de morts par accident de la route !  
Bref, ne demandons pas aux experts de prendre les décisions pour la collectivité, et laissons les scientifiques dans leur rôle, qui est d'établir des faits. Le politique doit prendre ses responsabilités, et s'il juge qu'il veut se placer en contradiction avec les faits, laissons-le prendre cette responsabilité !  

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