dimanche 17 novembre 2013

N'oublions pas que les élus doivent se penser en représentants, pas plus !


Lors d'un colloque, où étaient discutées notamment des questions touchant à la science et à la politique, j'ai entendu un orateur débattre de la question de l'intersection éventuelle de la « sphère de la science et de la sphère du politique ». Jusque là, rien de bien particulier. Toutefois, j'ai été choqué, par la suite de l'interventin de notre homme, parce que, à un certain point de son exposé, il mettait en avant un troisième élément : la sphère du public.
Quoi ? Il y a aurait donc la sphère du public, la sphère de la science, la sphère du politique. Cela signifierait-il que l'on en arrive à imaginer que le politique soit distinct du public ? A ma connaissance, les élus sont les représentants du peuple, et rien d'autre. De sorte qu'il ne peut y avoir de sphère du politique distincte de la sphère de la science, sauf à considérer que le monde politique est devenu autonome, au lieu de n'être que les ambassadeurs du public.
C'est donc une idée tout à fait détestable, que je propose de combattre vigoureusement.

D'ailleurs, à la réflexion, la science est une activité, et l'on devrait s'interroger sur la signification de cette expression « la sphère de la science ». Mettons de côté une interprétation qui partirait de l'expression fautive « la sphère scientifique » : la science, en tant qu'activité, n'a pas de voix au débat politique, ou sur les applications des sciences, ou encore sur la gouvernance de la recherche scientifique, et notre orateur aurait donc dû plus justement parler de la « sphère des scientifiques ».
Une question se pose alors : les scientifiques sont-ils différents du public ? Je propose de ne pas traiter cette question maintenant, bien qu'elle soit importante, puisque nous voyons bien dans nos travaux scientifiques, combien nos a priori, nos préjugés, nous bloquent dans la recherche de connaissances nouvelles, les dogmes s'imposent à nous, et il est souvent bien difficile de les renverser, d'une part parce que cela ne peut se faire souvent que sur la base d'un travail scientifique considérable, et, d'autre part, parce qu'il y a un certain confort intellectuel à accepter les dogmes, lesquels sont des cadres dans notre pensée.
Mais c'est là une autre histoire, et je veux seulement conclure en répétant que les mots les plus chatoyants méritent d'être interrogés, analysés, décortiqués...

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